L’agriculture irriguée est un secteur stratégique à l’échelle internationale car elle permet de fournir plus de 40% de la production agricole sur moins de 20% des terres consacrées à l’agriculture. Elle constitue ainsi une arme incontournable pour l’atteinte de l’ODD2 « faim zéro ». Cependant cette agriculture consomme plus de 70% des ressources hydriques avec une concurrence de plus en plus forte avec les autres secteurs économiques, et notamment celui de l’eau potable et de l’atteinte de l’ODD6 dont l’objectif est la satisfaction des besoins de la population mondiale en matière d’accès à l’eau.
L’agriculture irriguée est également confrontée aux enjeux du dérèglement climatique. Elle est à la fois présentée comme une solution d’adaptation au changement climatique, car elle permet de réguler les apports d’eau face à des aléas de sécheresse de plus en plus marqués, mais elle est aussi de plus en plus contrainte d’utiliser cette ressource de manière la plus sobre possible. D’autre part le secteur de l’agriculture irriguée porte l’héritage de la logique de la révolution verte pour laquelle l’eau constitue un intrant au même titre que les fertilisants et les pesticides. Cette vision exclusivement productiviste est prônée par de nombreux états qui voient dans l’agriculture irriguée une arme de souveraineté alimentaire. Or l’agriculture irriguée, tout comme l’agriculture pluviale, doit relever le défi d’un engagement dans une transition agroécologique dont elle doit trouver le chemin et le meilleur compromis possible entre la productivité agricole synonyme de sécurité alimentaire, respect de l’environnement et limitation de son empreinte carbone.
C’est dans ce contexte général relatif à l’agriculture irriguée que fut créé en juin 2013 le Comité Scientifique et Technique de l’Eau Agricole (COSTEA), une communauté d’expert-es et de praticien-nes de l’agriculture irriguée de près de 500 membres, ayant des métiers, des compétences et des origines géographiques diverses.
